Avertissement : Ce récit s’inspire d’une histoire vraie, cependant, je ne peux garantir l’authenticité de tous les faits relatés. Des éléments ont pu être modifiés ou adaptés dans un souci de clarté et de narration. Garde cela à l’esprit en poursuivant ta lecture.

Le calvaire de Carrie a commencé peu après que ses parents soient partis pour assister à des funérailles familiales situées à plusieurs heures de distance.

N’ayant aucun intérêt à y assister, Carrie, âgée de seize ans à l’époque, a supplié ses parents de lui permettre de rester à la maison. Après de nombreuses discussions, elle a finalement obtenu leur accord. À ce moment-là, elle ne se rendait pas compte que cette victoire se transformerait en regret.

La famille devait partir le lendemain, un jeudi, et revenir le samedi après-midi. Bien que leur absence ne soit pas prolongée, il était évident pour l’adolescente que ses parents n’étaient pas entièrement à l’aise avec cette arrangement.

Au final, la tranquillité de leur quartier, où la criminalité était quasiment inexistante, combinée à l’insistance de leur fille affirmant qu’elle était capable de prendre ses responsabilités, les a rassurés.

Peu après le lever du soleil, ses parents sont partis en lui promettant de vérifier régulièrement si tout allait bien. Comme c’était un jour férié pour elle à l’école, elle est retournée se coucher après les avoir vus partir.

Quelques heures plus tard, lorsqu’elle s’est finalement levée définitivement, elle a décidé de passer le reste de la journée à ne rien faire de particulier. Son emploi du temps était principalement composé de regarder des vidéos sur son ordinateur portable et de fouiller le réfrigérateur.

La seule interruption était les deux appels de sa mère pour prendre des nouvelles.

Vers 23h30, elle a commencé à se préparer pour se coucher afin de pouvoir se lever tôt pour l’école. Après avoir vérifié que les portes étaient verrouillées, elle a pris une douche rapide avant d’éteindre les lumières et de filer dans sa chambre.

Durant la nuit, elle fut réveillée par un bruit sourd provenant du rez-de-chaussée. Bien que ce bruit soudain l’ait surprise, elle décida de ne pas mener d’enquête. Dans le silence qui suivit, elle entendit les marches de l’escalier grincer.

De son point de vue, elle pouvait apercevoir le couloir, mais l’obscurité était si profonde qu’elle ne pouvait distinguer la présence de quiconque. Par précaution, elle se leva rapidement et referma la porte.

Puisqu’il n’y avait qu’un simple bouton sans serrure, elle plaça une boîte remplie de livres et de magazines contre la porte, espérant que le poids empêcherait toute intrusion dans la pièce.

Face à cette situation inédite, Carrie était confrontée à un dilemme : devait-elle contacter la police ou tenter de s’échapper ?

Finalement, elle conclut qu’elle n’avait besoin ni de l’un ni de l’autre.

Elle fut soulagée de constater que malgré le bruit qu’elle avait fait, personne ne tenta d’ouvrir la porte.

Une fois certaine que le chemin était libre, elle déplaça la boîte et sortit dans le couloir. La maison était calme et, à première vue, rien n’avait été perturbé. Si un intrus s’était introduit, il était parti sans incident.

Après avoir vérifié attentivement les portes et constaté qu’elles étaient bien verrouillées, elle en conclut que son imagination avait probablement pris le dessus sur elle. Rassurée d’être en sécurité, elle retourna se coucher et passa paisiblement le reste de la nuit à dormir.

Au petit matin, lorsqu’elle descendit, Carrie découvrit son cartable qui reposait sur l’îlot de la cuisine, renversé sur le sol avec son contenu éparpillé. Elle supposa que le bruit sourd de la nuit précédente provenait de la chute de sa lourde sacoche sur le carrelage.

Elle ramassa rapidement ses affaires sans y prêter plus d’attention.

Après l’école, Carrie passa du temps avec quelques-uns de ses camarades de classe avant d’être ramenée à la maison en début de soirée. La fin du mois de février signifiait que le soleil s’était déjà couché lorsqu’elle se changea et grignota quelque chose.

Plus tard, alors qu’elle était blottie sur le canapé en regardant la télévision, une ombre passa rapidement devant la baie vitrée.

À peine disparue de son champ de vision, les lumières se mirent à clignoter. Prise de peur, elle saisit son téléphone et appela une amie pour lui raconter ce qui venait de se passer.

Alors qu’elles discutaient des mesures à prendre, une tierce personne non invitée s’immisça dans la conversation. Carrie décrivit la voix d’un homme qui parlait si rapidement que seuls quelques mots étaient compréhensibles.

Les sons qu’il émettait l’irritaient tellement qu’elle lui ordonna de raccrocher. À sa grande surprise, il obéit.

De son côté, l’autre fille était perplexe.

Ce n’est qu’après avoir demandé la raison de cette soudaine explosion qu’elle apprit que quelqu’un avait intercepté leur appel. Selon elle, la perturbation dont parlait Carrie n’était pas audible de son côté.

Pendant environ une heure, elles tentèrent de résoudre le mystère de cette personne dans l’ombre, qui pouvait ou non avoir écouté leur conversation. Réalisant qu’elles n’avançaient pas, elles abandonnèrent et passèrent à autre chose.

Il était bien après minuit lorsqu’elles décidèrent enfin de mettre fin à l’appel. À ce stade, Carrie était si épuisée qu’elle se retourna sur le canapé et s’endormit aussitôt. Elle se souvient à peine d’avoir fermé les yeux quand le son strident de la sonnette la réveilla.

Elle se leva pour vérifier qui sonnait à la porte, bien qu’elle n’eût pas l’intention de l’ouvrir. En regardant par le judas, elle aperçut une silhouette assez mince.

Pendant qu’elle observait, l’inconnu continua d’appuyer sur le bouton pendant quelques minutes avant de renoncer et de disparaître dans la nuit. Étant donné qu’il n’était pas rare que des personnes égarées se trompent de maison dans une région inconnue, elle ne fut pas particulièrement effrayée par l’incident.

La peur finirait par arrivée.

La maison était paisible alors qu’elle se dirigeait vers son lit. Après s’être installée, elle s’endormit presque immédiatement. À un moment donné, elle fut de nouveau réveillée en sursaut, cette fois-ci par un bruit puissant qui résonnait comme un coup de feu.

Étant donné que le bruit semblait provenir d’un endroit proche, elle prit son courage à deux mains et quitta sa chambre, allumant la lumière qui illuminait le chemin menant au rez-de-chaussée.

Elle descendit, scrutant la fenêtre pour vérifier s’il y avait quelqu’un à l’extérieur.

Après ne pas avoir repéré le moindre signe de vie, elle éteignit la lumière et retourna se coucher. Au moment où elle atteignit la rampe, quelqu’un commença à frapper à la porte d’entrée.

Lorsqu’elle jeta un coup d’œil pour voir qui se trouvait là, elle reconnut l’homme comme étant celui qui avait sonné à la porte plus tôt.

Elle se demandait pourquoi il était revenu alors qu’il était évident qu’il s’était trompé d’adresse. Tout ce qu’elle souhaitait, c’était qu’il réalise son erreur et la laisse tranquille.

Elle envisagea d’allumer la lumière du porche pour mieux l’observer, mais elle ne voulait pas révéler qu’elle l’avait remarqué. Plutôt que de prendre le risque de l’alerter sur sa présence, elle décida que la meilleure option était de rester où elle était et de le surveiller jusqu’à ce qu’il se détourne de sa porte.

Mais il était persistant.

Il semblait rester sur le perron, frappant avec force, pendant au moins cinq minutes. La porte était verrouillée, ce qui la rassurait, mais sa détermination à entrer la rendait encore plus effrayée.

Avec le recul, elle pense que son anxiété était due à la fois à l’anonymat de l’homme et au fait que les carillons éoliens du voisin avaient été agités tout le temps où il était là.

Habituellement, cela ne l’aurait pas dérangée, mais cette nuit-là, l’air était étonnamment calme.

Juste au moment où elle commençait à penser qu’il ne partirait jamais, l’homme lui tourna le dos et s’éloigna. Elle le suivit du regard jusqu’à ce qu’il disparaisse, espérant que cette fois-ci, il était parti pour de bon.

De façon surprenante, les carillons éoliens cessèrent de tinter dès qu’il tourna le coin et se fondit dans l’obscurité.

Une fois l’excitation retombée, elle retourna se coucher, mais sa nuit fut agitée. Elle se retourna sans cesse, incapable de trouver le sommeil. Pour ajouter à son stress, elle prétend qu’au moment où elle commençait à sombrer, elle entendit un homme l’appeler par son nom.

Dans son état de somnolence, elle croyait que c’était la voix de son père, mais elle savait que cela était impossible car il n’était pas à la maison.

Malgré cela, alors qu’elle se recroquevillait sous les couvertures et se rendormait, elle avait cette étrange impression d’avoir déjà entendu cette voix auparavant.

Lorsque ses parents sont rentrés à la maison le lendemain et lui ont demandé comment tout s’était passé, Carrie a évoqué les événements de manière très simplifiée, en omettant les détails les plus perturbants.

Elle a mentionné de manière détachée l’homme qui avait sonné à la porte la nuit précédente, mais sans entrer dans les autres aspects.

Elle explique qu’elle n’a jamais ressenti le besoin de paniquer ou d’appeler à l’aide, contrairement à ce que beaucoup d’adolescents, voire d’adultes, auraient fait face à un tel incident.

Selon elle, cela était dû principalement au fait que l’homme n’avait pas tenté de forcer l’entrée de la maison. Même à son jeune âge, elle savait qu’il n’était pas illégal de frapper à la porte de quelqu’un après la tombée de la nuit.

Quant aux autres événements étranges, elle les a tout d’abord attribués à ses nerfs.

Après tout, c’était la première fois qu’elle passait une nuit dans la maison sans la surveillance d’un adulte, ce qui nous amène à la véritable raison pour laquelle elle a gardé le silence.

En réalité, elle ne voulait pas causer de problèmes et compromettre ses chances d’avoir la maison pour elle toute seule à l’avenir. Comme la plupart des adolescents, elle était souvent préoccupée par ses propres intérêts et ne voyait pas plus loin.

Sa stratégie a fini par porter ses fruits.

Elle note qu’après avoir fait ses preuves lors d’un test de responsabilité, elle a passé de nombreux week-ends à garder la maison pendant que ses parents profitaient de leur temps libre. À ces occasions, tout s’est déroulé sans encombre.

En fait, la seule fois où elle a rencontré des problèmes, c’était les nuits précédant l’enterrement de son oncle.

Le moment troublant a contribué à convaincre Carrie que c’était son oncle qui avait frappé à la porte de sa famille il y a quelques années auparavant. Après y avoir longuement réfléchi, elle est également parvenue à la conclusion que c’était lui qui avait murmuré son nom dans le silence de la nuit.

Étant donné la remarquable ressemblance entre les membres de la fratrie, cela expliquerait pourquoi elle avait initialement confondu sa voix avec celle de son père.

Quant à savoir pourquoi il aurait passé les heures précédant son enterrement à terroriser sa nièce, elle ne peut le dire avec certitude. Bien que cela ne lui soit pas venu à l’esprit à l’époque, elle pense maintenant qu’il est possible qu’il lui en ait voulu de ne pas avoir assisté à son enterrement.

Il était de notoriété publique, pour ceux qui le connaissaient, qu’il attachait une grande importance aux cérémonies et exigeait le respect même lorsqu’il n’était pas mérité.

C’est l’une des raisons pour lesquelles elle ne s’était jamais vraiment souciée de lui.

En fin de compte, il est impossible de déterminer la vérité. Il se peut simplement que l’adolescente ait été confrontée à une série d’événements inexpliqués qui se seraient produits indépendamment de qui était présent à la maison à ce moment-là.

Elle reconnaît volontiers que cette possibilité est tout à fait plausible, mais elle tient à souligner rapidement que les voix, les bruits inexpliqués et les visiteurs indésirables qui se sont présentés au milieu de la nuit ne se sont plus jamais reproduits.

Ils étaient, pour une raison quelconque, uniques à cette période de deux jours.

Que ces perturbations aient été causées par un rôdeur qui avait ciblé une jeune fille et savait d’une manière ou d’une autre qu’elle était seule à la maison, ou par les actions cruelles d’un homme qui avait saisi une dernière occasion de donner à sa nièce une leçon sur la loyauté familiale, est une question à laquelle on ne peut répondre ici.

Seul l’agresseur, qu’il soit vivant ou non, détient la réponse certaine et jusqu’à présent, il ne s’est jamais manifesté.

D’après mon expérience, je pense que les différents événements vécus par Carrie ce week-end-là ne sont pas liés.

L’ombre passant devant la baie vitrée et les coups frappés à sa porte d’entrée n’ont rien de paranormal. Il est probable qu’elle ait été victime d’un voisin joueur, sachant qu’elle était seule chez elle, d’un homme cherchant son chemin ou encore d’un cambrioleur repérant la présence de personnes dans la maison.

Une âme désincarnée n’a pas la capacité d’apparaître aussi distinctement dans la matière ni d’interagir de manière prolongée et intense.

En ce qui concerne la voix de l’inconnu au téléphone, là encore rien d’étrange.

Il faut tenir compte du fait que cette histoire s’est déroulée il y a plus d’une décennie, à une époque où il n’était pas rare d’entendre des interférences ou de capter d’autres conversations sur les lignes téléphoniques fixes.

Cependant, quelques phénomènes paranormaux peuvent être possibles.

Tout d’abord, le bruit sourd provoqué par la chute de son cartable suivi des grincements dans l’escalier. Certes, on pourrait expliquer cela de manière plus rationnelle en disant que le sac était peut-être en équilibre au bord de la table et que l’escalier en bois a réagi aux changements de température, ce qui est fréquent dans les maisons.

Mais les événements commencent à s’accumuler.

Ce qui a marqué la fin de cette histoire est la voix qu’elle a clairement entendue, ce qui est assez courant pendant la phase d’endormissement. Notre esprit se calme et nous nous ouvrons aux plans subtils, devenant ainsi plus réceptifs aux énergies invisibles qui nous entourent.

Carrie est pratiquement certaine d’avoir reconnu la voix de son oncle, pensant qu’il était celui qui l’avait terrorisée pendant toutes ces heures avant son inhumation.

En réalité, consciemment ou inconsciemment, elle pensait à lui, lui qui venait de décéder quelques jours plus tôt, et sa famille était présente à ses funérailles. Les âmes sont très sensibles à nos émotions et à nos pensées, et son oncle a très bien pu ressentir les intentions de Carrie en venant non pas pour lui faire peur, mais simplement pour lui montrer qu’il était toujours là et qu’il ne lui en voulait pas.

Nous ne disposons pas de plus d’éléments pour expliquer tout cela avec certitude, mais ces explications sont toutes crédibles et correspondent à des situations que j’ai déjà rencontrées au cours de mes expériences en tant que passeur d’âmes.

Au cœur de cette sombre intrigue se dévoile le lien énigmatique entre Carrie et son oncle disparu, rappelant que même dans l’au-delà, les âmes ont parfois un dernier message à transmettre.

À propos de l’auteur :

Jordan est un Médium, un Passeur d’âmes et un Accompagnateur spirituel dédié à l’évolution spirituelle des âmes incarnées et désincarnées. En tant qu’auteur, il a rédigé près de 300 articles sur les blogs « Âmédium » et « Au-delà de l’invisible », partageant ainsi ses connaissances et expériences sur le monde de l’invisible.

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